LE A 9THC - UNE MOLECULE QUI ENDORT LA CONSCIENCE

(A9THC : A Molecule that Puts Consciousness to Sleep)  Octobre 1987

Résumé : Dans cet article, l'auteur décrit quelques effets importants observés
introspectivement avec le A9THC. L'observation introspective est fondamentale dans la
recherche du fonctionnement du système nerveux central et de l'élaboration de théories
scientifiques concernant son fonctionnement. Cette recherche a été bloquée jusqu'ici, selon
l'auteur, par l'idéologie puritaine anglo-saxonne qui a jeté un embargo intellectuel sur cette
approche inaugurée par Moreau de Tours en 1845.

Summary : In this article the author describes some important effects of A9THC as
observed introspectively. Introspective observation is fundamental for researching how the
central nervous system functions and devising scientific théories about such functioning. In
the author's opinion, this research has so far been hampered by the puritan Anglo-Saxon
ideology which has laid an intellectual embargo on this approach initiated by Moreau de
Tours in 1845.

Mots clefs : Cannabinoïdes, clonazépam, déjà vu, embargo intellectuel, éveil, habituation,
illusion, motifiel, Delta 9THC.
 

Introduction

L'analyse introspective des effets du cannabis sativa et, partant, de sa molécule psychotrope
principale, le A9THC, dans le cadre d'une étude sur le rêve publiée antérieurement( 1,2 )
montre, comme l'avait déjà précisé si bien en 1845 le docteur Joseph Moreau de Tours(3)
que cette molécule a pour effet d' "endormir" progressivement la conscience en fonction de
la dose. Par "endormissement", nous entendons un passageprogressif de l'état de veille à
l'état de sommeil onirique.

Normalement, lorsque nous nous endormons, nous franchissons rapidement et presque
quantiquement la distance qui sépare l'éveil du sommeil onirique. L'analyse des effets du A
9THC montre que cette molécule ralentit le passage de l'éveil au sommeil et place l'individu
dans des états intermédiaires dont la profondeur dépend de la dose.

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Nous distinguons ici trois étapes de ce passage graduel, que nous définirons de la façon
suivante:

STADE 1 (correspondant à une intoxication "légère" au A9THC) :

        Par intoxication "légère", nous entendons une dose, variable selon les individus, de A9THC
induisant les effets suivants :

        a) Induction d'une sensation de nouveauté perceptive : les choses
connues paraissent fraîches et nouvelles. Nous en déduisons que
l'habituation, qui ôte aux choses nouvelles leur caractère de nouveauté, est
diminuée sous l'effet du A9THC. Cette diminution de l'habituation peut être
logiquement interprétée comme une diminution du contrôle exercé par la mémoire
sur la conscience, un relâchement de la mémoire concernant la perception de
choses déjà connues antérieurement. C'est ce relâchement qui induit une telle
sensation de nouveauté.

       b) Disparition de la distance subjective avec l'environnement :
l'expérience la plus simple à realiser pour constater ce fait est d'observer
la flamme d'une bougîe dans une chambre. Quand l'effet psychotrope de la
molécule apparaît,le sentiment de la distance subjective entre soi et la bougie disparaît:subitement la bougie et les choses sont,tout à coup,beaucoup plus intériorisées et, en conséquence, on ne ressent plus la "métrique" du réel usuel.
Les choses et les gens paraissent alors proches:on entre dans un petit univers sympathique et "convivial". Cela rappelle un des effets de la MDMA (3,4 méthylène
dioxyméthamphétamine).

- STADE 2 (correspondant à une intoxication "moyenne" au A9THC) :

Par intoxication "moyenne", nous entendons une dose,variable selon les individus,de A 9THC
qui induit l'effet majeur suivant : l'illusion. L'illusion sera définie comme la juxtaposition
à un motif environnemental perçu par les sens d'un autre motif imaginaire,structurellement
proche et surgissant de façon brusque et non prévisible de la mémoire à la conscience.

Ces illusions sont fréquentes à l'état purement onirique de la conscience. L'illusion se
distingue totalement de l'hallucination en ce sens qu'il n'y a aucune projection hallucinatoire
sur l'environnement perçu. L'illusion est une sensation subjectivement réelle de percevoir,
dans un instant donné du réel,un autre réelprovenant du passé mémorisé de l'individu.*

En voici un exemple :

Il y a quelques années, je me trouvais à Bângkoc,passant sous des échafaudages au bord
de la mer, côtoyant des bureaux où discutaient des employés siamois.

Des mois plus tard, me retrouvant à Genève et sous l'empire du A 9THC, je passai sous un
échafaudage et, durant toute sa traversée (une vingtaine de mètres, mais subjectivement
très longue à cause de l'allongement de la perception du temps induite par cette molécule),
je revécus,abruptement,la scène déjà vécue au Siam. J'eus l'impression d' être transporté,
subitement,à Bângkoc et je crus même entendre les gens des bureaux qui jalonnaient mon
passage sous cet échafaudage siamois!

* En ce sens, on peut considérer l'illusion comme la superposition de deux (ou plusieurs)
pixels motifiellement analogues, sans que l'un prenne le dessus sur l'autre comme dans le
rêve.
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Il en ressort que l'illusion induite par le A9THC montre,clairement,que la mémoire stocke de
l'information par motifsproches les uns des autres, motifs à multimodalités sensorielles et
pouvant avoir une certaine étendue dans le temps. La mémoire stocke donc l'espace et le
temps par séquences de motifs intégrant toutes les modalités sensorielles.
 
Ce phénomène est d'ailleurs aisément observable dans le rêve(2) où l'on constate qu'un rêve
donné évolue dans le temps de cette façon.

L'illusion représente sans doute un contrôle encore plus diminué de la mémoire sur la
conscience qu'au stade 1 défini ci-dessus; la conscience éveillée s'enfonce
progressivement vers la conscience onirique en fonction de la dose de A 9THC ingérée,
c'est-à-dire vers le monde des homologies motifielles.

Si le stade de l'illusion est vécu dans la solitude spatiale au lieu d'un environnement sans
cesse changeant, on ressent une impression très caractéristique rappelant
l'endormissement : on a l'impression très désagréable de n'être ni réveillé ni endormi, mais
à mi-chemin de ces deux états, dans l'incapacité totale d'aller dans un sens ou dans l'autre.
Cela montre bien que le A 9THC induit des états intermédiaires entre la veille et le sommeil.

- STADE 3 (intoxication plus élevée) :

Après les illusions, où la conscience demeure encore éveillée, on sent peu à peu que l'on
commence à oublier les choses familières qui nous entourent et, surtout, on a le sentiment
très fort de commencer à oublier qui l'on est. Le stade 3 sera ainsi défini par l'apparition de
cet oubli progressif. En absorbant 2 à 4 mg de clonazépam, on peut arrêter l'expérience
rapidement dès que l'on atteint ce stade où l'on sent que notre conscience de l'éveil va .
s'éteindre et nous plonger probablement dans un état onirique «éveillé » - car le A9THC
n'induit pas le blocage des efférences motrices comme dans le rêve vrai. A ce stade, la
conscience du sujet «s'endort » littéralement tandis qu'il continue à agir sur le réel et il oublie
tout (comme dans le rêve) une fois l'intoxication diminuant. Nous avons observé ce
phénomène chez de nombreuses personnes et l'avons côtoyé nous-mêmes sans y sombrer,
en interrompant cet "endormissement" de la conscience par quelques milligrammes
-de clonazépam, molécule antagonisant complètement les effets psychotropes du A9 THC(a
dose faible).

Discussion   

Dès le stade 2, l'on peut noter, si l'on s'isole dans une chambre noire et que l'on ferme les
yeux, de légères subhallucinations qui se manifestent sous forme d'images blanchâtres et
transparentes sur fond noir. Ces images évoluent par motifs et sont souvent réitérées (voir
dessin no.1 ).
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Dessin no.1:
 
ophiures petite

a) Images de crinoïdes ou d'ophiures réitérés à l'infini sous lysergamide
 
 lunes souriantes et oriellers

b) Lunes "souriantes" et oreillers réitérés (Il faut remarquer ce phénomène fondamental de la réitération qui exprime,à n'en pas douter une loi essentielle du fonctionnement de la mémoire.Peut-être une image réitérée est énergétiquement plus facile à synthétiser qu'une image plus
complexe?)
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La réitération exprime sans nul doute une particularité fondamentale, restant à
découvrir, du fonctionnement de la mémoire*. Cela serait intéressant à étudier dans le cadre
de la théorie mathématique des fractales. Une hypothèse serait que la réitération d'un motif
est "énergétiquement" plus facile à réaliser qu'une (suite page 4)

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* Une des premières images comportant des réitérations que j'ai observées était l'image d'un
roi et d'une reine dont la tête n'était qu'une grosse boule cristalline et qui étaient entourés de
partout d'images répétées de boules cristallines.

(image Roi et Reine à tête de boules cristallines)
rois tetes de boules
Dessin no 2: Le Roi et la Reine dont la tête était une grosse boule de cristal.

Cette image constitua ma première observation du phénomène de réitération. Au centre on
voyait une reine et un roi,dont la tête en boule de cristal,était entourée d'un large col
relevé,comme le voulait la mode à la cour royale,à une certaine époque.De part et d'autre
du roi et de la reine il y avait d'autres boules de cristal en arc de cercle,représentent, peut-
être d'autres personnages .
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image complexe. Dans ce cas, la mémoire engendrerait spontanément un motif qui serait
tout de suite réitéré pour des raisons d'économie fonctionnelle. On verra des choses
rappelant des perles, des cristaux brillants, des objets divers. Si, à ce moment, on s'isole
dans un lieu dénué de lumière et de sons et que l'on se met à écouter une musique
quelconque (de préférence une musique traditionnelle de style siamois car cette musique
permet aisément, à mon avis, l'observation des interactions entre les sons perçus et les
effets psychotropes du A9THC), on s'aperçoit quel'attention auditive semble meilleure
qu'à l'accoutumée. On peut aisément, dans une multitude de rythmes différents,fixer
sélectivement son attention sur un rythme indépendant des autres. Par ailleurs, l'on observe
que chaque rythme engendre une image visuelle associée qui paraît à l'observateur comme
"évidente"! Ainsi, tel son évoquera l'image d'un objet rotatif*, tel autre un phénomène
expansif, etc.

Par contre, si l'on fixe son attention sur la globalité de la musique, on est frappé de constater
l'apparition d'images évoquant le sentiment qu'engendre cette musique. Par exemple, si une
musique donne à l'auditeur le sentiment (curieux, d'ailleurs!) de "parler au ciel", elle fera
venir à son esprit des images d'objets s'élevant du sol vers le ciel. Il serait intéressant de
répéter une même expérience musicale.chez un grand nombre de sujets de façon à voir s'il
n'existe pas des sortes d"'archétypes" émotifs, telle musique engendrant telle image,
indépendamment de la culture.

Nous ne discuterons pas ici de certains autres effets engendrés par le
A9THC car ceux-ci ont déjà été décrits ailleurs (2). Par contre, nous invitons les
expérimentateurs éventuels à toujours utiliser du lorazépam 1 mg en concomitance avec le
cannabis sativa. Le lorazépam prévient non seulement les effets possibles de panique mais
permet de moduler et de ralentir la vitesse des perturbations engendrées par le A9THC, ce
qui permet une meilleure observation. De surcroit, le lorazépam, curieusement, prévient
l'oubli qui suit normalement l'expérience du A9THC. Ce phénomène remarquable** (car
chaque substance prise isolément peut avoir les effets inverses) permet de rapporter
correctement les effets observés qui seraient, autrement, presque totalement oubliés. Il est
conseillé aussi de se munir chaque fois d'un enregistreur afin de noter immédiatement les
observations, car même si les benzodiazépines améliorent notablement le souvenir de
l'expérience, il est préférable de la noter immédiatement pour plus d'objectivité.

Description d'effets observés au stade 2 :

A ce stade, il arrive souvent l'effet suivant : en marchant, vous avez des moments ou vous
avez l'illusion de faire du sur place durant un temps limité pour vous, puis vous ressentez à
nouveau votre marche normale, et ainsi de suite. De même, si vous observez des gens sur
un trottoir, ils vous semblent eux aussi marcher sur place , et vous avez l'impression qu'il vous
faudra un temps très long ne serait-ce que pour avancer de dix mètres! Puis l'illusion cesse
quelques secondes pour aussitôt reprendre, et ainsi de suite.

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*Les désatténuations d'images d'objets rotatifs comme thème sont fréquentes. Ainsi, il
m'arriva de pénétrer dans un café et, subitement, d'imaginer la serveuse encastrée sur mon
sexe et tournant autour comme une hélice. On observe aussi souvent des transitions
motifielles, comme un parapluie qui se déforme et devient un parachute, puis le haut du
parachute qui se sépare de ses fils pour devenir une méduse, etc( Dessin no.3 ). Quand le parapluie se déforme vers le haut,son mouvement,aussi,s'inverse:il y a corrélation entre la concavité d'un objet informationnel et sa direction de mouvement.
 

**Cela pourrait s'expliquer par le fait que les benzodiazépines augmentent l'atténuation (voir ce
mot dans les références 1 et 2), cependant que les cannabinoïdes psychotropes diminuent
l'atténuation, les deux effets se compensant donc approximativement.
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Exemple d'un phénomène réitératif terminant un rêve: les noille-naa réitérés.

Nous avons noté l'importance de la réitération(qui nous fait, peut-être,penser à une approche
fractale de la synthèse d'information par le SNC)dans les images induites par les
substances désatténuatrices.On peut aussi constater ce phénomène à la fin d'un
rêve,comme le montre le dessin ci-contre. Vers 1981 j'étais aux Philippines,dans un petit
village appelé San Carlos,dans l'ile de Négros,quand je vis,en transparence contre le mur
de ma chambre,en me réveillant,et en sortant d'un rêve, l'image réitérée de "Noy Naa" ou
Annona squamosa.Chaque noy naa était disposé selon une maille carrée.

anones reiterees
 

Phénomène réitératif observé dans un rêve,le 3 fevrier I987,à
Mahina,Tahiti,Polynésie Française.

Ce phénomène consistait en de petites sphères émeraudes,disposées en une réitération de
triangles.

billes oniriques

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Durant cette phase, on assiste aussi à un état hallucinatoire ne concernant que la
perception de son corps et de ses mouvements dans l'espace. On ressent deux corps
superposés l'un à l'autre, le vrai corps perceptible avec les sens habituels et un autre qui
bouge de façon indépendante ou par motifs moteurs! Par exemple, je ressens subitement
mon bassin bouger d'avant en arrière durant ma marche et de façon très rythmée, mais c'est
un bassin imaginaire!*  Puis cette sensation s'estompe et réapparaît quelques instants après
en un va-et-vient continuel. Le rythme est un aspect fondamental de ce genre d'illusions.
Continuant ma marche, j'ai l'impression subite d'être devenu un soldat allemand marchant
au pas : une, deux, une, deux... Bougeant un de mes bras, j'ai l'impression qu'il bouge selon
un autre rythme propre, etc.

Ces sensations vont et viennent continuellement. Un autre effet très notable que l'on
peut noter à ce stade c'ést l'impression d'"écouter" des motifs sonores allant et venant dans la
conscience en augmentant et s'amenuisant,rythmiquement. Ces motifs peuvent faire place
à d'autres, soit volontairement, soit involontairement. Ils peuvent consister dans les bruits
suivants : son de cloche, de battement sec, d'un marteau qui frappe, du ressac de la mer,
bruit de va-et-vient quelconque. Ces sons appellent immédiatement
ns la conscience des images. Ainsi, le bruit du ressac appelle l'image d'un bord de mer et
son ressac (voir dessin no.4), un bruit de va-et-vient appellera une image de type sexuel*, etc.

Ces phénomènes donnent à penser que la mémoire enregistre l'information sous forme de
petites séquences et que chaque séquence "motifiellement" proche d'une autre (dans une
modalité donnée) est enregistrée de façon contigue.

Dans cet "espace mémoriel", nous avons donc un continuum localisé d'une multitude de
motifs proches les uns des autres et l'on peut dire que leur ensemble forme une unité
mémorielle, sorte de "condensation" locale de tous ces motifs. A l'état d'éveil normal, les
motifs perçus en temps réel n'ont pas la capacité d'induire des résurgences motifielles
homologues et intenses dans la conscience. Le A9THC brise cette résistance et les motifs
homologues sautent,spontanément,dans la conscience. Quand le même phénomène apparaît,
spontanément,dans la conscience, cela engendre ce que l'on appelle l'impression de "déjà
vu",qui est une illusion absolument similaire à celles engendrées par les cannabinoïdes
psychotropes.

Une autre sensation intéressante, que l'on peut observer en concomittance avec 1 à 2 mgr
de lorazépam, est l'impression agréable de se sentir entouré d'une "multitude de soi-même"
bienveillants! C'est difficile à décrire, mais on dirait qu'une partie de soi se "multiplie" afin de
vous mettre dans une sphère, une bulle où il n'y a que vous : votre être réel plus une
multitude de vous-même virtuels. Cela crée un petit monde où l'on se sent bien, où
l'imaginaire se mêle au réel et où l'on ressent les choses extérieures comme faisant partie
de soi.

Au stade 2 on a souvent l'impression que le mouvement d'une partie du corps se démultiplie
en une quantité de petits mouvements qui se superposent les uns aux autres. Par exemple,
si je bouge ma tête de gauche à droite, j'ai l'impression de "voir" autour d'elle comme une
multitude d'instantanés de mes positions qui s'engrangent comme une quantité de feuillets.
Bougeant le bras, j'ai l'impression qu'il est suivi par une quantité de lui-même, décalés les
uns par rapport aux autres. Ces imaginations rappellent exactement les images
que l'on peut observer d'un objet se mouvant sous un stroboscope. Cela démontre
clairement que la vitesse d'atténuation est diminuée par un psychotrope. Bougeant la tête,
j'ai l'impression de voir ses multiples positions successives dans l'espace, comme au
stroboscope, etc.

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* Je m'imagine aussi en copulation imaginaire avec les filles qui passent en face de moi!
Expérience amusante et distrayante, car ces sensations imaginaires sont très agréables
puisqu'elles ne rencontrent aucun interdit!

Dessin no.3: Exemple de changement motifiel continu sous Delta-9THC:

Les yeux fermés dans une chambre obscure j'aperçois un parapluie en a). En b) il commence
à s'étirer puis se retourne(c).Ces images de retournement d'objets sont fréquentes
sous A9THC.Le parapluie retourné fait alors la transition motifielle vers un
parachute(d)qui ensuite perd ses fils(e)et se transforme en méduse tandis que les fils s'en
vont au loin dans l'espace visuel imaginaire.

parapluie meduse

Si l'on maintient son attention on verra alors la méduse continuer à évoluer de la sorte,de transitions motifielles en transitions motifielles.
Ces observations constituent un ensemble de données fondamentales sur le
fonctionnement de la mémoire et devraient être analysées sous une approche informatique
et mathématique,seule capable de transformer en une science sérieuse et exacte la psychologie qui
n'est encore qu'obscurantisme langagier...

Conclusion      
 
Il est regrettable que la pharmacologie et les "neurosciences" actuelles
négligent l'observation introspective des psychotropes naturels ou inventés par la recherche.
A mon avis, cela est dû à l"embargo intellectuel" introduit par l'idéologie puritaine des Etats-
Unis, qui ont complètement bloqué ce type de recherche inauguré par un Français, Joseph
Moreau de Tours, en 1845. Ce n'est qu'en perturbant un système que l'on en tire de
l'information analysable. Toute la science est bâtie sur ce principe. Les études entreprises
sur le système nerveux central n'échappent pas à cette règle! Nous pouvons en France être
à la pointe de cette recherche si nous le voulons car notre culture nous le permet beaucoup
plus aisément que celle des pays anglo-saxons protestants,responsables de l'embargo intellectuel.
Il ne suffit que de commencer.
 
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Note : Les images subhallucinatoires que l'on peut percevoir sous A9THC à haute dose
diffèrent des images engendrées par une molécule comme la MDMA (3,4 méthylène-
dioxyméthamphétamine). Dans le premier cas, les images sont continues, cependant que
dans le second, elles sont découpées en une multitude de feuillets engrangés les uns sur les
autres. Sous A9THC on ne constate pas l'apparition de motifs géométriques décrits par la
littérature avec les hallucinogènes vrais, mais l'on peut constater l'apparition d'un "tunnel"
rougeâtre rappelant la corolle d'un liseron dans lequel le regard s'enfonce. Ce tunnel est un
invariant souvent décrit dans la littérature et exprime sans doute quelque chose de
fondamental concernant la synthèse des images par la mémoire. Un autre invariant est la
couleur rouge qui semble touiours précéder les autres phénomènes. Cela pourrait signifier
que le seuil de stimulation des cônes sensibles au rouge serait légèrement inférieur au seuil
de stimulation des autres cônes. Bref, tout cela serait à étudier avec des équipes
multidisciplinaires comprenant des mathématiciens et des informaticiens. Un des
problèmes qui se pose au chercheur non versé en mathématiques est de décrire clairement
ce que l'on entend subjectivement par le terme de "motif". Cependant, d'après mes
discussions avec des mathématiciens chevronnés, il semble que ce problème soit très ardu.
(Résolu,depuis,et c'était simple...)

Exemple de transitions inter-modalités découvert grâce au A9-THC.

vaguelettes du siam

Dessin no.4

 J'ai subitement dans ma conscience une image légèrement désatténuée d'une
 plage sur l'ile de Ko Samui au Siam.Les vagues finissent en vaguelettes contre
 la plage avec un bruit caractéristique de "chhhhhhhh" qui s'atténue.Au moment
où ce "son" inaudible s 'amenuise( lettres soulignées)se produit,subitement,une
transition motifielle sonore(représentée ici par le "tac")faisant basculer
l'image de la plage thailandaise hors de la conscience,celle-ci se retrouvant
alors remplie par une petite séquence répétitive d'un son d'une musique traditio
nelle du groupe "Malicorne" ,séquence évoquant le bruit des vaguelettes qui
s'épuisent sur la plage.Cette séquence se prolonge un moment en se réitérant
auditivement,comme une bande magnétique sans fin,en faisant surgir une nouvelle
image ayant pour motif une sequence rhytmique,par exemple un marteau qui frappe.Ce
marteau fait alors place à l'image d'un pénis qui va et viente,etc puis revient
subitement le "tac" et on refait la transition vers le motif visuel de la plage.

Annexe : 1

j 'aimerais ,ici, revenir, plus en détails,sur le phénomène d'illusion décrit dans le
texte pour, ensuite, faire état d'un autre exemple notable concernant la variation
subite de personnalité induite par le Delta 9THC chez une amie japonaise:Kazué Shiikaoua.
Chez Kazué Shiikaoua le cannabinoïde psychotrope induisit une dérepixélisation passagère
sans passer par le stade précédent de l'illusion du  moins cela ne fut pas observable.
En effet,quand l'effet du psychotrope n'est pas assez fort pour induire une
transition onéiroforme complète d'un motif de pixélisation de la conscience à un
autre,on assiste alors au phénomène de l'illusion qui consiste en la superposition
de 2(ou parfois plus)motifs de conscience: l'un réel et l'autre endogène.

continuum des moi
Figure 1 (légende ci-dessous)

(Superposition informationnelle des 2 motifs: Résultat: Claude a l'illusion d'être à Bangkoc.

I.Conscience mémorisée de Claude 1/t 1
2.Conscience actuelle de Claude 2/t 2

Note:Le Delta 9-THC fait sortir du continuum des "Moi" virtuels du MAP un instant de
conscience du Claude 1/t 1 pour le superposer à l'instant de conscience du Claude 2/t 2 : c'est
l'Illusion! )
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Examinons la figure 1 où je reprends l'illusion dont je fus la proie et où j'avais
l'impression de me retrouver transporté à Bângkoc,tout en étant conscient,simultanément
que j'étais à Genève.Si l'effet du psychotrope eût été plus intense,ma
conscience aurait alors,sans doute,fait une transition complète vers le motif
endogène de Bângkoc.

En a) est représenté le MAP contenant dans ses "archives" un continuum des "Moi"
Informationnels passés qui ne s'expriment plus dans le réel exogène actuel.

En b) nous avons un élément de ma conscience passée,lorsque j'étais à Bâng:koc.Nous
dénommerons cet élément " Claude  1 au temps t 1 ".

En c) nous avons la représentation de ma conscience lorsque je passai sous un
échaffaudage à Genève.Nous représenterons cet élément de conscience par "Claude 2
au temps t 2"
 

Explication:quand je vins a passer sous l'échaffaudage l'homologie motifielle de
celui-ci avec l'évènement vécu à Bângkoc par mon "Moi"(Claude 1/t 1 )de l'époque
fut suffisamment désinhibée par la drogue pour la faire surgir directement dans
ma conscience.C'est alors que j'eus dans ma conscience 2 éléments d'information,
superposés informationnellement :ce fut l'illusion.Une fois dépassé les échaffaudages,
l'élément de conscience de Claude 1/t 1 disparut à nouveau dans le MAP tandis
que seul restait présent dans ma conscience le Claude actuel,à savoir Claude 2/t 2.

Maintenant examinons l'autre exemple de mon amie japonaise Kazué Shiikaoua.
dans la figure II ,ci-dessous:

illusion kazue 7 ans

Après avoir ingéré une dose non mesurée de A9THC,Kazué ou,du moins,la
conscience de Kazué fit une transition onirique brusque (sautant, en apparence,le
stade de l'illusion)vers un motif de pixélisation de sa conscience datant de l'âge
de 7 ans,lorsqu'elle était à Aquita au nord du Japon.Elle vint vers moi,dans ma
chambre,et se mit,subitement,à me parler en Japonais au lieu de me parler en
anglais,langue que nous utilisions alors.Elle se mit alors à genoux,en face de moi,
et fit plusieurs fois des gestes de remerciements traditionnels en se courbant,à
la japonaise,jusqu'au sol,la tête posée sur ses deux mains qui reposaient,l'une
sur l'autre,sur le plancher de bois.Elle ne comprenait plus l'anglais et regardait
la chambre avec peur,sauf lorsque son regard tombait sur moi.Elle commençait
alors à me sourire et à parler comme si elle s'interrogeait à mon propos.je lui
donnai alors 5 mgr de Temesta(lorazépam)et elle s'endormit.A son réveil elle
était à nouveau redevenue "normale" et m'expliqua ce qui lui était arrivé:elle
avait retrouvé un instant de son enfance, lorsqu'elle avait 7 ans et était persuadée
qu'une amie l'avait emmenée dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.Elle se
sentait seule mais lorsqu'elle réalisa que j'étais présent,elle essaya de me demander
qui j'étais,que faisais-je ici,où étions-nous,etc.Ne comprenant plus I'angloche
elle sentit,cependant,que j'étais très attentionné pour elle et voulut me remercier,
profondément,car ma présence lui était réconfortante.
Voilà donc,brièvement,quel fut son état de conscience,transitoire,à ce moment.
L'histoire se passait en 1980.

 Explication:en a)nous voyons le MAP et ses "archives" mémorielles des anciens "Moi"
 de Kazué.Sous l'action de la drogue la conscience de Kazué 2/t 2 fait la transition
 « vers la Kazué 1/t 1 . L'expression dans le réel exogène
 au MAP de Kazué 1/t 1 inhibe celle de Kazué 2/t 2 et prend,momentanément,sa place.
 Pour une raison motifiellement inobservable,le Delta 9THC fait faire à la conscience
de Kazué 2/t 2  la transition vers la Kazué 1/t 1 qui s'exprime,alors,dans le
 réel observable.La conclusion d'un observateur non-expérimenté,dans ma théorie
des rêves et des pixels, serait que Kazué est brusquement devenue folle et a
eu un "état psychotique" passager alors que sa conscience n'a,en fait,accompli
qu'une banale transition onirique,comme on peut les observer,introspectivement,
tous les jours,lorsque l'on rêve.Si,de plus,cet état s'était prolongé, alors cet observateur
aurait été convaincu de la "folie" de Kazué.
 

Dans la figure 3,ci-dessous,est représentée une région
mémorielle du MAP contenant une "infinité" de pixels informationnellement proches,ici
symbolisés par ces rectangles plus ou moins bien superposés.La partie grisée des deux
pixels a) et b) représente les parties informationnellement homologues de ces deux pixels
superposition motifs
Rien n'empêche à priori la conscience onirique ou la conscience d'une personne sous
l'influence d'une drogue,agissant sur la mémoire,de sauter de pixels en pixels
informationnellement homologues.Sans doute,plus les homologies sont étroites et plus les
transitions sont facilitées. C'est bien ce que l'on peut noter,d 'ailleurs, chez le
"schizophrène" qui fait des jeux de mots qui ne représentent,en fait,que des transitions
motifielles de sons homologues. Si le fou est bien un rêveur éveillé,doit-on lui administrer
des neuroleptique ou attendre que sa conscience refasse la transition vers sa conscience
usuelle? En particulier,doit-on lui dire qu'il est "fou" lorsqu'il est en trainen fait,de rêver seulement? Nous abordons,ici,un grand débat philosophique.
 
 

Exemple de Kazué Shikaoua (I980)

 illusion kazue 7 ans
Figure 2

I.Conscience mémorisée de Kazué 1/t 1
2.Conscience actuelle de Kazué 2/t 2
3.Inhibition de la conscience de Kazué 2/t 2 par l'apparition de la conscience de Kazué 1/t 1
dans son réel exogène.

Note:Dans cet exemple le Delta 9-THC fut assez fort pour actualiser la conscience virtuelle
de Kazué 1/t 1 et chasser la conscience de Kazué 2/t 2 du réel exogène.
 

Annexe 1 (1)

Nous avons vu,dans cette étude,que l'introspection combinée à la psychopharmacologie était susceptible de nous faire avancer de façon sans doute décisive dans la compréhension du SNC.

Nous avons longuement parlé du phénomène de l'atténuation( phénomène pressenti
dès 1976 et développé de 1977 à 1979)et de l'implication de la sérotonine dans
ce phénomène.Nous avons aussi esquissé quelques idées,esthétiquement belle
et harmonieuses,au sujet de la fonction éventuelle du système noradrénergique
du locus coeruleus.Bien qu'il n'existe pas encore d'arguments expérimentaux à
ce sujet,sinon justement la beauté intrinsèque de la neurophysiologie du locus
coeruleus avec ses relations notables avec le système sérotoninergique
j'aimerais juste supposer que le locus coeruleus serait,peut-être,la base
neurophysiologique du système qui contrôle l'invariance de la structure de la
conscience à l'état d'éveil,à savoir ce que j'avais appelé le Dérepixélisateur
catastrophique de frontière en 1980 (1,2).

Je le nommerai ici,plus simplement,le Dérepixélisateur ou DRP.

Supposons donc que la base du DRP soit le locus coeruleus:le système noradrénergique,
dans ce cas hypothétique, aurait pour fonction d'assurer la stabilité du motif
de pixélisation de la conscience à l'état d'éveil, à savoir de coordonner,dans un
 tout cohérent,les innombrables pixels entassée dans notre mémoire,à savoir le MAP
(Modélisateur auto-programmable).

Le DRP est donc le grand coordinateur des différentes bribes d'information
mémorisées un peu partout dans le SNC: lorsqu'il est fonctionnel,il met en relat
ion cohérente toutes les informations qui constituent notre personalité à un
instant donné de notre vie.Dès qu'il cesse son activité coordinatrice,les pixels
de notre mémoire ne sont plus en relation stable: la coordination de ces informations
est donc déconnectée et les éléments d'information en question (pixels) sont libres
 d'évoluer dans la mémoire selon leur tendance naturelle,c'est à dire
"l'écoulement motifiel" comprenant également de nombreuses transitions
-motifielles înter-modalités.

Lorsque le DRP est actif,la structure informationnelle de la conscience(ou motif
de pixélisation)est donc stable et invariante d'éveil en éveil.Lorsque le DRP
est au repos,la conscience se fragmente(se dérepixélise)en événements informat
ionnels liées entre eux par une évolution motifielle dans le temps,avec des
transitions abruptes de motifs d'une modalité en une autre,comme nous venons de
le dire.Nous pouvons,dès lors,nous poser la question suîvante: pourquoi le DRP
est inactif dutant le rêve? Pour répondre à cette question,ce que nous avons
découvert à propos de la physiologie de l'atténuateur nous aide à y répondre:le
DRP utiliserait,durant l'éveil,un neurotransmetteur qui s'épuiserait,peu à peu,
au,cours du temps dans ses lieux de stockage.La mise au repos du DRP servirait
donc à assurer la synthèse de ce neurotransmetteur et à recharger les stocks de
façon optimale.Le fait que le locus coeruleus ait des relations si intimes
avec le système sérotoninergique et,surtout,qu'il suive les mêmes lois
neurophysiologiques et d'organisation architecturale bien qu'étant impliqué
dans la vigilance pourrait suggérer qu'il serait à la base du DRP,probablement
en association avec le système dopaminergique méso-cortical.Si cela était le
cas,nous aurions une hypothèse fort esthétique au sujet de l'interaction entre
l'atténuateur et le DRP!

Dans cette hypothèse,le rêve normal serait caractérisé par la cessation simultanée
du fonctionnement du système sérotonineraique et noradrénergique,le rêve
conscient par la cessation du seul système sérotoninergique, l'état d'éveil par
l'activité simultanée et intégrée de ces deux systèmes,l'état hallucinatoire
sous drogue,par une perturbation variable de ces deux systèmes et la "schizophré-
nie" serait aussi réductible à des variations coordonnées ou non de ces deux
systèmes.Rappelons seulement que dans les états induits par les substances
hallucinogènes(désatténuatricea)le système de blocage des efférences motrices
S.B.E.M) est inactif,comme dans le délire.
.
Le schéma suivant résume notre hypothèse:

conscience en damier

Explication:

I .Etat onirique:Lorsque nous rêvons le système sérotoninergique,constituant,en partie,l'atténuateur,
 se met au repos.Le système sérotoninerzique peut,dès lors, reconstituer ses
réserves (qui sont d'ailleurs rarement épuisées,notons-le, même si l'on reste des jours sans
dormir !). Le repos de l'atténuateur entraine la désatténuation des informations qui transitent
du MAP vers la conscience. Simultanément(si nous admettons notre hypothèse)le système
noradrénergique se mettant au repos,la dérepixélisation de la conscience apparait puisque
le DRP a justement pour fonction de contrôler(pixéliser)la stabilité informationnelle de la
conscience lorsqu'il est en activité. Par ailleurs,l'atténuation enclenche probablement ipso-
facto le SBEM.

2.Etat d'éveil:L'atténuateur étant en marche,nos pensées n'apparaissent que sous
une forme atténuée.Le DRP étant aussi actif,la conscience reste
informationnellement stable.Système sérotoninergique et système noradrénergique
fonctionneraient ici de façon harmonieuse.Le SBEM est inactif.
 
3.Etat de Rêve Conscient :L'atténuateur sérotoninergique est au repos et le DRP
noradrénergique(?)est actif.Le SBEM est actif

4.Etat induit par les substances hallucinogènes:les systèmes sérotoninergriques et
noradrénergiques sont perturbés de façon variable.Le SBEM n'est pas activé.

5.Etat "schizophrène"(dysdérepixélisé,selon ma terminologie): les fonctionnements
de l'atténuateur et du DRP fluctuent,de façon imprévisible,sans la mise en marche
du SBEM.

Note:D'après moi,les informations parvenant des organes sensoriels
passeraient par le MAP,pour être stockées,et immédiatement relayées par
l'atténuateur vers la conscience.Mais cela reste à démontrer!

Le motif en damier de la conscience,représentée dans notre schéma,symbolise
un état de conscience particulier engendré,à un moment donné,par le DRP.

----------------------------------------------------------------------------------------------------
 

                                  Activité sérotoninergique normale
 +  <------------------------------------O-----------------------------------> --
Activité sérotoninergique                                                             Activité sérotoninergique
augmentée.                                                                                 diminuée.

Figure D.Perception et conscience du Réel en fonction de l'activité sérotoninergique
intracérébrale

Lorsque l'on augmente l'activité sérotoninergique dans un système nerveux,on diminue
l'activité spontanée de nos désatténuations cortico-limbiques; nos émotions s'émoussent et
l'on s' approche,mentalement,du néant intellectuel en raison de l'atténuation augmentée.

Notons aussi la diminution générale de toute transmission d'information de la mémoire à la
conscience( imagination,sensibilité émotive,etc). A mesure que l'activité sérotoninergique
augmente,on s'approche de l'automate,privé d'hallucinations,et le réel endogène s'efface
pour laisser place à la simple perception du réel exogène,sans réflexion sur soi-même ni
coloration affective.

Quand l'activité de la sérotonine est normale,nous avons notre perception "normale" du
"Réel",qui est un mélange perceptif semi-hallucinatoire,en raison des fréquentes
désatténuations cortico-limbiques.

Quand l'activité de la sérotonine diminue,jusqu'à être nulle,on assiste à une augmentation
des désatténuations tant corticales que cortico-limbiques et l'on pénètre en plein coeur de
"l'âme" humaine,là où le monde exogène correspond,plus ou moins,au monde
endogène.On assiste alors à une augmentation des émotions,pouvant, aller jusqu'au
mysticisme religieux.
 

Dessin des rondins donnant une soucoupe
 
anneaux rondins zembou
Exemple intéressant d'une transformation motifielle observée à la fin d'un rêve et ayant
donné lieu,en fin de chemin,a, une structure en forme d'anneau: Cette observation eut
lieu,à la fin d'un rêve,le 3 novembre I988,à Kaouasaqui-chi, Japon. Je vis d'abord un
escalier(a) zigzaguant une fois à gauche puis à nouveau une fois à droite.Cette image
donna lieu à l'image,motifiellement homologue, de rondins de bois disposée de la même
façon.(b) Un des rondins ne détacha,alors,et se mit à tourner,dans le sens de la flèche,
engendrant une figure de révolution,à savoirun anneau. Le rondin faisait un angle avec
l'horizontale onirique en effectuant sa rotation, d'où la figure de l'anneau vu de profil. Cette
observation est fort intéressante car c'est la première fois que j'ai observé la synthèse d'une
image procédant de cette façon,à savoir un élément balayant l'espace onirique pour
engendrer,finalement,une figure onirique annulaire.

Figure 3: Symbolisation de pixels motifiellement homologues ou quasi-homologues et stockés
dans un même continuum motifiel.
superposition motifs
Les rectangles symbolisent des pixels stockés dans une même région mémorielle,car
informationnellement proches.Les parties qui se superposent sont les plus motifiellement
similaires.
Les parties superposées,en gris,des 2 pixels a) et b) représentent la synthèse,momentanée,d'une
conscience hybride qui perçoit,simultanément,2 réels,l'un exogène et l'autre endogène.

a)Pixel contenant l'information de Bângkoc.
b)Pixel contenant l'information analogue de Genève.

Exemple typique de transition motifielle observable sous-Delta 9THC:

gazon lion

En a) je perçois,subitement,les yeux fermés,une allée cimentée de la forme que l'on voit et
recouverte de gazon.Cette image donne naissance,alors,à l'esquisse d'un visage de lion de
bande dessinée au motif très similaire.
Les deux images s'interconvertissent dans le temps et expriment la logique sous-jacente du
traitement de l'information opéré par la mémoire.
 

Exemple de résolution non-séquentielle non-symbolique d'une question,sous A9-THC

J'ai tenté cette expérience,lors d'une de mes première expérimentation avec le A 9THC.
La question posée était de savoir si on pouvait résoudre,mentalement,un problème,
non par l'analyse symbolique et séquentielle qui nous est coutumière,mais en
empruntant directement les "raisonnements" inconscients que fait notre SNC.J'avais lu les
idées de Pribram au sujet de la "mémoire holographique" et la question que je me
posais,symboliquement et séquentiellement,depuis des mois,était celle-ci:"Pour faire un
hologramme il faut obtenir des interférences et,pour obtenir ces interférences,il faut que
chaque élément interférant soit strictement en phase.Question: Comment donc produire
des motifs d'interférence dans le brouhaha informationnel du SNC? Comme j'avais, déjà,
l'intuition que l'on pouvait,parfois,résoudre des problèmes visuellement,je me suis proposé
de tenter l'expérience avec le A9THC ,qui a l'avantage de rapprocher le Mi ( Moi
Informationnel) et le MAP(mémoire),et de réfléchir à mon problème,à nouveau,mais sous
l'influence de cette molécule psychotrope,pendant que la vision ,est faiblement désatténuée et plus aisément perceptible que d'accoutumé.

Je "vis",ainsi,subitement,une tête dans laquelle brillaient des étoiles.Ces étoiles
étaient,temporairement,reliées entre elles par des rivières lumineuses fluides et
mouvantes.Etoiles et rivières changeaient,rapidement,de conformation,comme on le voit
sur le dessin.

Et je trouvais alors,non-séquentiellement,la réponse à la question qui m'avait
obsédé durant des mois! Chaque étoile représentait une neurone dissiminée au
hasard,n'importe où dans le SNC.Les traits lumineux,qui les unissaient,
représentaient la mise en phase de ces neurones interconnectées dans un
très bref espace de temp,At,qui,seul,permettait de les mettre,justement,en phase.
A chaque petit espace de temps At,on pouvait donc trouver, dans le SNC, un
 motif de neurones interconnectées et étant en phase,très brièvement,ce
qui permettait ipso facto d'obtenir des interférences! Les interférences
étaient donc possibles seulement dans un intervalle de temps très court.

Ainsi,si dans le dessin a),dans un espace At 1, très court,on trouve un
ensemble de neurones "disant la même choses",dans leur langage,que nous
symboliserons, par exemple,par le son "A",alors elles peuvent  produire des
interférences susceptibles d'être mémorisées(où? Je ne sais pas! Epines
dendritiques?).Dans un autre intervalle de tempe très court At 2 ,on
trouverait un réseau de neurones disant,par exemple, "O" et dans l'intervalle
de temps A t 3 un nouveau réseau disant,par exemple, "M",etc.

Le A9THC-apportait ainsi la preuve de son utilité afin de poursuivre
des raisonnements scientifiques non pas par l'analyse traditionnelle,mais
par l'utilisation du langage naturel de la mémoire qui est un langage
essentiellementt composé de manipulations de motifs et de transitions
motifielles d'une modalité sensorielle à une autre.
 
38 etoiles haschisch

Exemple de compréhension "instantanée" d'un problème par la voie naturelle
directe du langage non-séquentiel

Après une prise d'une dose non-mesurée de A9THC je me mettais,un jour,à
réfléchir sur ce qui différentiait le système nerveux central de  l'homme adulte et de
l'homme enfant.A cette question,ma mémoire(MAP)me "répondit"au moyen d'une image
que l'on voit -ci-dessus.C'était l'image  d'une plaque,où se trouvaient une multitude de
ressorts qui vibraient,chacun, selon leur rythme naturel propre.Chacun de ces ressorts
oscillants projetait  une boule,à une certaine hauteur,ce qui représentait l'oscillation
naturelle  du ressort en fonction de son rythme de base,c'est à dire sans contrainte.  En
voyant cette image,j'eus la compréhension "instantanée" de ce qui distinguait,fondamentalement,l'adulte de l'enfant et je pris aussi conscience,d'un  effet important
de cette molécule qui nous fait percevoir le monde à nouveau  comme lorsque nous étions
enfant.  A la vue de cette imagre,j'imaginais aussi entendre,comme dirait Moreau de
Tours,une multitude de "plic","ploc",qui étaient les sonorités produites  par chaque boule
s'élevant et retombant sur son ressort,à son rythme.  L'explication de l'image était la
suivante:  La plaque porteuse d'une infinité d'oscillateurs représentait la mémoire d'une
personne.  Chez le jeune enfant,qui avait encore peu mémorisé le monde exogène,l'on
pouvait considérer que cette plaque porteuse d'oscillateurs était quasi  identique à celle d'un
autre enfant: en d'autres termes le fonctionnement de  base de leur SNC est quasi
identique,en raison de l'absence de contrainte  sur les oscillations,à savoir l'absence de
contrainte mémorielle sur le  fonctionnement de leur système nerveux.  Plus un enfant
devient adulte et plus sa mémoire s'enrichit,ce qui est,ici, représenté sur l'image par
une variation du motif  général des oscillations.Ce qui distingue,aussi,par conséquent,un
adulte d'un autre adulte c'est le motif différent de leurs oscillations,à savoir des contraintes
imposées par la mémoire sur leur SNC respectifs!
En vieillissant,l'enfant acquiert,donc,des contraintes mémorielles qui orientent,dès lors,
le fonctionnement général de son SNC sur certaines voies favorisées au détriment d'autres.
Je compris aussi,ainsi,l'influence du  A9THC sur la
perception:en levant ou en diminuant l'action de la mémoire sur le fonctionnement de base
d'un SNC,il remet,en quelque sorte,tous les motifs oscillants divers à l'heure de
l'enfance,ce qui  donne ainsi aux personnes soumises à son influence le sentiment de se
"comprendre" car l'action de leurs souvenirs respectifs faiblit ainsi de façon notable
sur leur façon naturelle et enfantine de percevoir le réel  exogène. Le pantagruelion remet donc au même diapason des systèmes nerveux séparés par des années de distance.

plaque et boules
 

(Dessin des portes)

Exemple de passage d'une scène onirique à une autre à travers un motif particulier.
Dans un rêve conscient,je me retrouve dans ma chambre sur mon lit.Je quitte alors ce lit
onirique et me dirige vers la porte onirique de ma chambre pour l'ouvrir. En l'ouvrant,je
découvre,avec étonnement,une scène onirique toute autre que celle que j'aurais
du,normalement,trouver derrière ma vraie porte du monde exogène. Pourquoi? Parce que
dans la mémoire le motif "porte" est stocké de façon contigue à tous les motifs de portes
qu'elle a enregistrée durant ma vie.Ainsi la porte dans ce rêve constitue une zone de
transition.En I'ouvrant,ma mémoire peut aller sélectionner n'importe quelle porte
relativement similaire conotée à un autre motif enregistré à partir du réel exogène! Ainsi
dans mon exemple on peut imaginer qu'en l'ouvrant,ma mémoire m'a fait quasi
instantanément passer de celle-ci à une autre porte contigüe,par exemple la quatrième
porte la plus motifiellement proche de la première.Je ressors,alors,dans une autre scène
onirique, associée à cette quatrième porte!

MHV de portes

(Dessin des "pissenlits")

Pensée motifielle non-linéaire: Le Modèle de "Graines de pissenlits"

modele des graines de pissenlit
 

Etoile = Centre de rayonnance motifielle ou "point d'irradiance".Le centre d'un point d'îrradiance
constitue un "point d'oubli".

Dans ce dessin nous représentons le cheminement de la réflexion sous l'influence
des cannabinoïdes psychotropes,comme le A9THC. Le trajet de a) à b) représente
le cheminement de la pensée dans l'espace pluridimensionnel de la mémoire(MAP).
L'intervalle entre deux points de "rayonnance motifielle" constitue un train de
pensée déterminé,sans liens logiques apparents entre les trains de pensées précédant
ou conséquents.

J'appelle ce modèle le "modèle des graines de pissenlit" car il faut se représenter
les centres de rayonnance motifielle comme irradiant dans tout l'espace mémoriel
du MAP,chaque flèche(représentée en "3" dimensions dans ce schéma)représentant une
direction motifielle nouvelle dans l'espace de la mémoire.
Les centres de rayonnance motifielle sont donc des lieux de la mémoire présentant
une concentration importante de motifs homologues,motifs se différenciant,progressivement,
en s'étendant dans tous l'espace de la mémoire.

Nous pouvons,dès lors,postuler que l'oubli,sous les cannabinoïdes psychotropes,
s'expliquerait par le fait que lorsque la conscience chemine entre le trajet a) et
b), à chaque fois qu'elle arrive à un point de rayonnance motifielle et le dépasse,
elle se trouve dans l'impossibilité de revenir,correctement,en arrière,sur le
trajet initial car,en ce point,le souvenir irradie dans toutes les directions de
l'espace du MAP,directions équiprobables:

Cela a pour conséquence importante que chaque centre de rayonnance constitue,dès
lors,un "point d'oubli" car,lorsque l'on rebrousse chemin jusqu'à ce point,notre
pensée se trouve incapable de retrouver le trajet initial de son cheminement,en
raison de la rayonnance motifielle vers une quantité - innombrables de chemins
équiprobables.Sous des cannabinoïdes psychotropes,les motifs sélection-
nent les motifs suivants de la conscience,contrairement à la pensée "logique" usuelle
et symbolique où le symbole guide le motif dans une direction bien définie.

Note:Les pointillés représentent des trajets qui se situent hors du plan de la feuille.

Annexe 2

Dans le dessin ci-contre nous voulons montrer que le "Moi" (Mi) à un instant donné de notre vie,reste enregistré dans la mémoire,à savoir le MAP,comme le montre l'analyse des rêves.A chaque instant t de notre vie,le MAP génère un Moi particulier,en fonction de l'acquis de nos experiences à mesure que le temps s'écoule et que le Moi qui s'exprime dans le  réel exogène à la mémoire varie.

Les anciens Moi sont inhibés de l'existence dans le Réel exogène par leMoi actuel représenté,ici,par un rectangle en damier,situé en dehors de la mémoire,et ils ne s'expriment donc plus dans le réel exogène.Par contre ils peuvent continuer à s'exprimer,de façon dérepixélisée,dans le rêve.

continuum des moi

Références:

1 et 2: Rifat 1980,1981 (Agressologie)

3.Moreau de Tours 1845. Du Haschisch et de l'Aliénation Mentale.
 

patani et claude